Saison 2019-20 : les choix de l’équipe
Notre équipe est composée de quatre personnes. Quatre personnalités différentes et uniques, comme vous et vos amis. Quand j’ai demandé à chacune quel était leur spectacle favori cette saison, je n’ai pas eu à « arranger » leurs choix, juste à les classer dans l’ordre de notre programmation! Chacune a trouvé spontanément un spectacle qui résonne particulièrement avec sa sensibilité. Chacune vous propose sa vision, chaque fois très personnelle, pour que vous puissiez vous aussi trouver ce qu’il vous faut dans notre saison théâtrale 2019-20.
Le choix de Faustine, Responsable des communications
LE spectacle que j’attends avec le plus d’impatience :
Adieu Monsieur Haffmann
La raison pour laquelle il me fait le plus vibrer :
Française et tout juste arrivée sur le sol canadien, je me suis tournée spontanément vers Adieu Monsieur Haffmann. Retrouver ici, à Vancouver, une œuvre française récompensée à plusieurs reprises par les Molières, c’était inespéré !
L’occupation allemande pendant la seconde guerre mondiale est une page d’histoire qui fait partie de ma culture et doit être ancrée au plus profond de mon être. Mais l’aborder sous cet angle, avec à la fois plein d’humour et de délicatesse, je dois dire que je suis tombée sous le charme. Inattendu, humain, l’auteur trouve un équilibre entre humour satirique, éléments romanesques et rappels historiques. La noirceur de l’époque, le tragique des circonstances transparaissent toujours sous le burlesque des situations.
De quelle façon il s’inscrit parfaitement dans le thème de la saison 2019-20 :
Adieu Monsieur Haffmann est le premier spectacle de la saison. Il renvoie clairement à notre passé, celui que nous ne devons à aucun prix oublier et dont nous devons tirer les conséquences qui s’imposent. Nous débutons donc notre voyage sur les Ailes de Chronos avec un rappel sur le devoir de mémoire, ce qui me parait tout à fait approprié !
Par ailleurs, la pièce interroge l’engagement et le courage sur fond d’étrange marché qui renvoie à la condition humaine. La dimension universelle ainsi apportée par l’auteur l’inscrit selon moi parfaitement dans le thème de la saison 2019-20 de La Seizième.
Le choix de Gaëlle, Directrice administrative
LE spectacle que j’attends avec le plus d’impatience :
J’ai vraiment hâte d’assister aux représentations de Gamètes. J’aime le style rapide et incisif de Rebecca Déraspe. Je trouve ces deux personnages féminins intensément humains et touchants. C’est un spectacle auquel j’ai beaucoup pensé après l’avoir vu. Et puis aussi, je trouve la scénographie très belle, j’ai hâte de voir le décor au Studio 16.
La raison pour laquelle il me fait le plus vibrer :
Les sujets abordés sont très actuels et j’y suis sensible car ce sont des questions que je me pose régulièrement. Certains thèmes abordés dans Des Arbres, présenté en 2017-18, ou Baby-Sitter l’an dernier, s’y retrouvent et nous permettent de poursuivre notre réflexion sur le genre et les rôles traditionnellement assignés à ceux-ci, la parenté, la réussite, …
Gamètes c’est une joute verbale jouissive entre deux amies d’enfance. Quiconque a déjà pu parler à bâtons rompus avec une personne de confiance pourra reconnaître l’aspect thérapeutique de telles conversations. C’est une pièce qui m’a fait rire, grincer des dents, réfléchir, bref qui ne m’a pas laissé indifférente et c’est ce que j’aime au théâtre.
De quelle façon il s’inscrit parfaitement dans le thème de la saison 2019-20 :
Notre société change constamment, elle évolue. Il en va de même pour nos idées, nos questionnements, nos ressentis. Nous nous construisons par le biais de nos expériences et celles-ci s’inscrivent dans le temps. Les aperçus que nous avons du passé de nos deux copines nous permettent de mieux comprendre les femmes qu’elles sont devenues et d’où viennent leurs craintes et leurs aspirations. Pour moi Gamètes nous fait littéralement voyager sur les ailes de Chronos, car il nous embarque sur le fil du temps de ces deux vies.
Le choix de Sarah, Responsable des publics
LE spectacle que j’attends avec le plus d’impatience :
Le NoShow Vancouver sans hésiter! J’ai eu l’opportunité de voir deux représentations de la version originale (une au Québec, une autre en France), et j’ai vraiment hâte de voir l’adaptation avec les jeunes -et talentueux- artistes de Vancouver. Je suis arrivée au Canada il y a un an et je sais que c’est une chance inouïe de programmer ce spectacle ici !
La raison pour laquelle il me fait le plus vibrer :
Quel bonheur d’avoir un spectacle aussi singulier dans notre programmation! Ce spectacle va faire beaucoup parler de lui tant il est drôle et intéressant ! Il me touche personnellement sur plusieurs sujets, comme : peut-on vivre de sa passion sans se casser les dents? Est-il possible d’être un artiste et de ne plus avoir à se justifier auprès des autres ? L’art est-il nécessaire pour survivre ? Sans rien dévoiler, je dirais juste : Si vous aimez le théâtre, et si parfois vous avez du mal à motiver votre entourage pour voir des spectacles, c’est le moment de leur parler du NoShow Vancouver !
De quelle façon il s’inscrit parfaitement dans le thème de la saison 2019-20 :
Avec ce spectacle on se pose beaucoup de questions, par exemple : à quoi correspond la notion de temps au théâtre ? Des mois d’écriture et de répétitions pour aboutir à une heure et demie de performance ? Combien de temps garde-t-on un spectacle en mémoire? Des semaines, des années ? Ce qui est sûr, c’est que vous parlerez de celui-ci pendant un bon bout de temps !
Le choix d’Esther, Directrice Artistique et Générale
LE spectacle que j’attends avec le plus d’impatience :
We Love Arabs
La raison pour laquelle il me fait le plus vibrer :
J’ai vu We Love Arabs au Carrefour international de théâtre de Québec en 2017 et je suis tout de suite tombée sous le charme, tout comme les centaines de spectateurs qui étaient avec moi dans la salle ce soir-là d’ailleurs ! Cette rencontre entre un chorégraphe israélien et un danseur arabe est tellement riche de sens et d’interprétations. On y voit d’abord la complexité du rapport de force qui existe entre un chorégraphe et un danseur. Dans un métier qui implique de facto le corps des interprètes, qu’est-ce qui est approprié, qu’est-ce qui ne l’est pas, où tracer la ligne ? Puis s’ajoute à ce rapport de force le bagage politique, culturel et historique des individus. Quand un homme juif dirige un homme arabe, qu’est-ce qui ressort de ce bagage ? Quelles dynamiques surgissent ? Tout ça résonne avec le mouvement #metoo et la réflexion sur le colonialisme et la réconciliation qui est en cours ici, au Canada. Et le plus génial, c’est que le spectacle est loin d’être lourd. Je me souviens avoir beaucoup rit et être sorti du théâtre avec un sentiment d’espoir et de confiance en l’avenir.
De quelle façon il s’inscrit parfaitement dans le thème de la saison 2019-20 :
Je trouvais intéressant de commencer la saison avec une pièce sur le nazisme (Adieu, Monsieur Haffmann) et de la terminer avec une pièce qui se situe en Israël, aujourd’hui, sachant que l’État Israélien a été créé à la suite de la deuxième guerre mondiale. C’est un beau rappel que le passé influence le futur, et donc, que le présent influence l’avenir. Et cet avenir, je crois qu’il se construit devant nous avec We Love Arabs. Cette tentative de collaboration entre deux frères ennemis, avec les maladresses, les malaises, mais aussi la beauté et la lumière qu’elle contient, trace le chemin d’une meilleure compréhension entre les peuples.